Anis Gras, Arcueil, 17 septembre 2017
Journées du Matrimoine, en partenariat avec l'UPA (Université populaire d'Arcueil)
« Dans la danse, le corps peut être considéré comme un outil, instrument du danseur,
instrument possible du chorégraphe, mais il est aussi, et peut-être avant tout, porteur
d’histoires et de significations. La neutralité du corps existe-t-elle ? Ne sommes-nous pas
plutôt face à des fantasmes de neutralité auxquels le corps oppose toujours sa corporéité ?
Par définition polymorphe, à la fois enveloppe charnelle et sujet social, réel, fantasmé,
imaginaire, physique, sexué, psychique, le corps est ce lieu d’impressions, d’échanges et
d’expressions, support privilégié de métamorphoses, lieu d’un déplacement possible, vecteur
d’identités multiples, conscientes et inconscientes. Cette affirmation d’un corps sujet singulier
repose paradoxalement sur la mise en évidence des contraintes du corps, sur la mise en
scène de corps objets, de corps immobiles, de corps "sans qualités", avec des défauts. Le
génie créateur est attaqué dans sa chair. S’attaquer au corps du mythe revient ici à
s’attaquer au mythe du corps : le mythe d’un corps maîtrisé, outil "parfait" de la création.
Instrumentalisations et contre-performances deviennent le moyen d’exposer son corps au
mythe, de faire corps avec le mythe pour mieux le questionner. » (extrait de la voix off)