anne creissels

La compagnie a+b objet danse désigne un espace de création et de recherche, au croisement des arts plastiques et des arts vivants, résistant aux catégorisations et aux logiques disciplinaires. S’y développent des formes hybrides, performatives, où la théorie se fait matériau. Les liens entre gestes et constructions identitaires y sont explorés, de même que les zones de déplacements, des mots aux images et des objets aux corps.

corps ficelé et langue coupée, recette de Ma Gouvernante

conférence-performance, durée : env. 30'

Artothèque de la ville de Strasbourg, soirée de conférences-performances féministes, 8 mars 2019

capture d'une partie du diaporama accompagnant la chanson




















« C'est le tango des bouchers de la Villette C'est le tango des tueurs des abattoirs Venez cueillir la fraise et l'amourette Et boire du sang avant qu'il soit tout noir Faut qu' ça saigne Faut qu' les gens ayent à bouffer Faut qu' les gros puissent se goinfrer Faut qu' les petits puissent engraisser Faut qu' ça saigne Faut qu' les mandataires aux Halles Puissent s'en fourrer plein la dalle Du filet à huit cent balles Faut qu' ça saigne Faut qu' les peaux se fassent tanner Faut qu' les pieds se fassent paner Que les têtes aillent mariner Faut qu' ça saigne Faut avaler d' la barbaque Pour êt'e bien gras quand on claque Et nourrir des vers comaques Faut qu' ça saigne Bien fort C'est le tango des joyeux militaires Des gais vainqueurs de partout et d'ailleurs C'est le tango des fameux va-t-en guerre C'est le tango de tous les fossoyeurs Faut qu' ça saigne Appuie sur la baïonnette Faut qu' ça rentre ou bien qu' ça pète Sinon t'auras une grosse tête Faut qu' ça saigne Démolis en quelques-uns Tant pis si c'est des cousins Fais-leur sortir le raisin Faut qu' ça saigne Si c'est pas toi qui les crèves Les copains prendront la r'lève Et tu joueras la Vie brève Faut qu' ça saigne Demain ça sera ton tour Demain ça sera ton jour Pus d' bonhomme et pus d'amour Tiens ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin ! Voilà du boudin ! » Les joyeux bouchers, 1955, paroles : Boris Vian, musique : Benjamin Walter